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Bien acheter son combustible bois

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24.07.2020

Photo : ©ValBiom

Vous vous chauffez au bois via un poêle (bûches ou pellets) ou une chaudière biomasse (bûches, pellets, plaquettes) ? Félicitations, vous bénéficiez déjà d’une chaleur verte écologique et vous utilisez un combustible des plus économiques. Mais, pour profiter au mieux de votre appareil, il est important d’utiliser un combustible de qualité. Voici nos conseils pour un achat judicieux et responsable de votre combustible !

A lire : Évolution des prix des combustibles bois : chiffres 2019, disponibles ! - Mise à jour : 2020

Bûches : privilégiez le local et les bûches bien séchées

Se chauffer aux bûches présente un charme indéniable. Encore faut-il utiliser des bûches bien sèches pour profiter au mieux de son appareil. En effet, un bois trop humide consomme une partie de la chaleur pour d’abord sécher dans la chambre de combustion (moins de chaleur pour vous) et diminue la qualité de la combustion (ce qui signifie une combustion polluante). Veillez donc à acheter vos bûches correctement séchées ou à bien les faire sécher vous-même sous abri ventilé si vous les achetez « fraîches » ou les produisez vous-même. Sous nos latitudes, le séchage de bûches provenant de bois fraichement abattu prend de 18 à 24 mois. L’objectif est d’arriver à un taux d’humidité inférieur à 20 %.

  • Pour vérifier ce taux d’humidité, vous pouvez utiliser un humidimètre (ou hygromètre) à bûches, lequel coûte quelques dizaines d’euros. Être équipé d’un humidimètre peut s'avérer judicieux si vous achetez vos bûches afin de vérifier, à la livraison, que le taux d’humidité correspond à celui annoncé par le vendeur.
  • En l’absence d’humidimètre, vous pouvez toujours employer la méthode low-tech consistant à entrechoquer deux bûches entre-elles : si cela sonne creux, il y a de bonne chance que les bûches soient sèches. Une fois livré, pensez également à entreposer vos bûches à l’abri des intempéries.

Pour éviter d’acheter des bûches qui ont parcouru des centaines de kilomètres avant d’arriver chez vous et qui peuvent parfois avoir une origine douteuse, privilégiez la ressource locale en faisant appel à un producteur de bûches de votre région. Privilégiez également les producteurs/revendeurs qui adhèrent au label de la marque « Bois local », laquelle garantit que ce bois a été transformé en circuit court, sur le territoire wallon et qu’il provient de forêts situées à proximité de l’endroit où il est transformé.

Enfin, n’oubliez pas que pour être efficace et peu polluant, un poêle à bois nécessite d’être utilisé avec les bonnes pratiques (voir ci-dessous).

Pellets : n’utilisez que des pellets certifiés

Il existe encore une grande variabilité de prix sur le marché des pellets (ou granulés) de bois, liée en partie à une qualité et des provenances diverses. Entre bonnes affaires et arnaques, la limite est parfois difficile à cerner pour le consommateur.

Le premier bon réflexe est de toujours vérifier que les pellets sont vendus sous un label de certification. L’utilisation de pellets certifiés apporte à l’utilisateur une garantie sur leur qualité. Les pellets certifiés répondent à un cahier des charges très strict en matière de qualité de la matière première, de caractéristiques physiques et chimiques (humidité, teneur en cendres, etc.), de pouvoir calorifique (contenu énergétique), etc. Ce cahier des charges est traduit en norme internationale : l’ISO 17225-2, laquelle est un document de référence qui définit les caractéristiques des pellets permettant de juger de leur qualité.

La certification garantit que les pellets répondent aux spécifications de cette norme, mais également que la production est réalisée selon un processus contrôlé et validé par un organisme indépendant. C’est la raison pour laquelle la plupart des notices techniques des chaudières et poêles à pellets exigent l’usage de pellets certifiés. Soulignons qu’en cas de litige sur une installation, la garantie constructeur peut ne pas fonctionner si le pellet utilisé n’est pas certifié.

En Belgique, deux systèmes de certification sont actuellement utilisés : « DINplus » et « ENplus ». Pour s’assurer d’avoir à faire à un pellet certifié, le sac doit être munis du logo officiel de la certification concernée, lequel est accompagné du numéro de certification du producteur ou revendeurs (de type Reg n° 7Axxx pour DINplus ou BE xxx pour ENplus). En cas d’achat de pellets en vrac (pour les chaudières), le vendeur doit être en mesure de vous fournir le certificat. L’absence de ce numéro et/ou du logo, remplacé par une simple mention de type « conforme à DINplus » ou « EN+ » doit éveiller l’attention du consommateur car il peut s’agir d’une fraude. Pour éviter cela, les deux organismes certificateurs éditent sur leurs sites internet une liste des producteurs et traders certifiés, avec pour chacun leur numéro de certification (voir en bas de page). Si un producteur n’est pas repris dans la liste alors que le logo est présent sur ces produits, il y a de fortes raisons de penser qu’il s’agit d’une fraude.

Si tous les producteurs wallons de pellets sont certifiés sous au moins l’un des deux labels, acheter en Wallonie des pellets certifiés ne signifie cependant pas nécessairement que votre pellet a été produit en Wallonie. Déterminer l’origine de son pellet est d’autant plus complexe que certains producteurs wallons produisent sous plusieurs marques, et que des pellets certifiés mais produits par des producteurs étrangers se retrouvent aussi sur le marché wallon. Pas facile pour le consommateur désireux d’acheter du pellet local de s’y retrouver. Si la certification ENplus fait mention dans le numéro de certification d’un code pays (BE dans le cas de la Belgique), il s’agit parfois de la certification du distributeur belge et non du producteur.

Le mieux est alors d’aller voir sur le site ENplus la liste des producteurs belges de pellets certifiés ENplus et les numéros de certification qui y sont associés. Voir aussi pour les producteurs certifiés DINplus.

Plaquettes : se donner les moyens de vérifier la qualité

La plaquette étant peu dense énergétiquement, son transport devient vite très couteux. C’est pourquoi la grande majorité des fournisseurs de plaquettes vous proposeront des plaquettes produites localement, gage d’un combustible produit en circuit court.

Si la plaquette est sans conteste le combustible bois le moins cher, il n’existe hélas pas encore de certification utilisée à grande échelle en Wallonie pour garantir à l’acheteur la qualité. L’organisme chargé de la certification ENplus des pellets a lancé une certification destinée aux plaquettes, dénommée GoodChips, mais celle-ci peine encore à prendre de l’ampleur sur ce marché.

En l’absence de certification, le consommateur doit se tourner vers des producteurs qui doivent être en mesure de démontrer leur sérieux et la qualité de leurs plaquettes. Les plaquettes de qualité doivent

  • avoir été produites au moins d’un broyeur à couteaux (ou déchiqueteuse),
  • avoir été séchées pour arriver à une humidité inférieure à 25 % (voir idéalement proche de 20 %), 
  • avoir été criblées pour éviter les long éléments pouvant bloquer les vis sans fin des chaudières et les trop petits éléments (appelés « fines ») souvent sources d’encrassements des chaudières.

L’acheteur doit également se donner les moyens de vérifier la qualité des plaquettes livrées, en particulier quand il s’agit d’un nouveau fournisseur avec lequel une relation de confiance n’a pas encore pu s’établir.

Une mesure approximative de l’humidité des plaquettes peut être réalisée à la livraison en prélevant un échantillon représentatif et en réalisant le séchage de celui-ci au moyen d’un four à micro-ondes (voir exemple de méthode). Moins précise qu’une mesure du taux d’humidité réalisée en étuve, la méthode du four à micro-ondes permet néanmoins de mesurer un taux d’humidité assez proche de la réalité (à quelques pourcents près) et donc de vérifier que l’on est bien en présence de plaquettes séchées.

Gardez en tête qu’acheter des plaquettes mal séchées revient à acheter de l’eau au lieu de bois, et que leur utilisation risque de poser problèmes dans la chaudière (diminution de la qualité de combustion et donc du rendement, encrassement, etc.). Un  producteur professionnel de plaquettes de qualité, qui réalise ces mesures d’humidité en routine sur sa production, ne verra rien à redire à ce que vous vérifiez l’humidité des plaquettes qu’il vous livre. Enfin, ce gage de sérieux de votre part vous prémunira des producteurs peu fiables.

Campagne de sensibilisation « la maitrise du feu »