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Les coquilles de moules, de déchets à objets d’art

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29.08.2023
Produits biosourcés en coquilles de moules - Mineralio

Plat traditionnel belge par excellence, les moules représentent pourtant une source d’émission de GES (gaz à effet de serre) importante. En cause ? Leurs coquilles, dont l’incinération est loin d’être neutre en carbone. La start-up wallonne Mineralio propose de transformer les déchets de coquilles en matériaux biosourcés et éco-conçus. Pots de fleurs, plans de travail, pavés voire œuvres d’art, les applications sont nombreuses !

Vous avez dit moules-frites ? Attention aux émissions !

Le territoire belge regorge de traditions. Parmi celles-ci, les moules sont un plat incontournable, autant apprécié par les touristes que par les locaux. Au départ, le constat environnemental est plutôt positif : les mollusques d’élevages représentent une des sources alimentaires animales les plus durables. Les moulent absorbent le CO2 dissout dans l’eau pour concevoir leur coquille. Un scénario à priori idéal, donc.

Cependant, c’est la gestion des déchets de coquilles qui pose problème. Les coquilles de moules sont des biominéraux. Un peu comme de la pierre, elles ne se méthanisent pas et se compostent mal. Pour s’en débarrasser, la majorité des coquilles sont donc incinérées.

Et si les coquilles absorbent le CO2, celui-ci se retrouve relâché dans l’atmosphère au moment de l’incinération. Incinérer un kilogramme de coquilles génère 0,44 kilogramme de CO2. A l’échelle des 20.000 tonnes de déchets de coquilles incinérées par an en Belgique, c’est une source de GES (gaz à effet de serre) non négligeable !

Les fragments de coquillage, une ressource aux nombreuses finalités

Tout n’est pas perdu pour nos coquilles de moules. Ces coquilles se compensent à 95% de carbone de calcium, un des minéraux les plus utilisés dans le monde. Que ce soit en construction, agriculture, cosmétique, peinture, traitement des eaux, porcelaine ou verrerie… les champs d’application sont extrêmement diversifiés.

Simon Gillet, ingénieur en aérospatiale et détenteur du master HEC Entrepreneurs, s’est donné le défi de valoriser les déchets de coquilles issues de la restauration, pour les rendre exploitables. Une fois récoltées, nettoyées et broyées en fragments de coquillages, les coquilles de moule deviennent une ressource précieuse pour tout un panel de secteur.

Un projet biosourcé en boucle fermée

Entrepreneur dans l’âme, Simon Gillet se lance le projet « Mineralio », axé sur la revalorisation de biominéraux. Bien vite, le projet devient une start-up et, suite à des recherches plus approfondies, Simon décide de se tourner vers un secteur prometteur : celui des matériaux biosourcés.

Mineralio collecte les coquilles de moules auprès des restaurateurs, les nettoie, les broies en fragment de coquilles et enfin, transforme cette précieuse ressource en objets à la fois durables et esthétiques.

En fin de vie, ces objets pourront de nouveau être collectés, nettoyés et broyés, avant de renaître sous une forme nouvelle. Une boucle fermée, qui illustre bien la vision de Mineralio. L’entreprise s’inscrit ainsi dans une démarche d’économie circulaire, avec la volonté d’apporter un réel impact positif sur son environnement.

Le champ des possibles

La force du secteur des matériaux biosourcés, c’est justement le grand champ de produits finis possibles.

Du pot de fleurs au miroir, en passant par des pavés ou encore des bougeoirs, les déchets de coquilles trouvent leur place dans des objets ordinaires qui nous accompagnent au quotidien. Et pourquoi pas en objets d’art… La seule limite, c’est notre imagination !

Une démarche qui s’accélère

Maintenant loin des études, Simon Gillet se concentre à temps plein au développement de Mineralio. Et pour cause, les ambitions sont claires : atteindre de nouveaux investisseurs et agrandir sa clientèle, pour un impact environnemental d’autant plus positif.