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Plusieurs industriels intéressés par la valorisation du son de blé

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27.06.2019

Valoriser le son de blé pour fabriquer des cosmétiques ? Et pourquoi pas ! Le projet franco-belge ValBran (Interreg)*, à mi-parcours de ses recherches, suscite déjà l’intérêt de plusieurs industriels de la zone. Ces derniers sont intéressés par les molécules tensioactives qui seront issues du projet dont les atouts majeurs sont : leur biodégradabilité et leur innocuité pour l’homme et l’environnement.

*Le consortium : URCA, UPJV, ULg (Gbx Agro-Bio Tech), ValBiom, Inagro, VITO, IAR, Catalisti. 

Le son : un coproduit agricole abondant et pourtant sous-exploité 

Une fois récolté et broyé, le son de blé[1] peut servir de complément alimentaire pour son apport en fibres ou bien servir à l’alimentation animale. Mais pas seulement… L’équipe du projet de recherche ValBran s’en sert également pour fabriquer des molécules tensioactives, présentes dans les produits de nettoyage, cosmétique, les phytosanitaires et les additifs alimentaires.

Une bonne nouvelle quand on sait que le son est abondant dans nos régions et qu’actuellement, au-delà de sa valorisation en alimentation animale, il est sous-exploité.

Les « surfactants » ou « tensioactifs » diminuent la tension superficielle d’un liquide, la tension interfaciale entre deux liquides ou celle entre un liquide et un solide. Ils sont appelés « biosurfactants » ou « biotensioactifs » (majoritairement utilisés comme détergents) lorsqu’ils sont totalement ou partiellement produits à partir de biomasse.

« Dans le cadre de nos recherches, nous utilisons le glucide du son que nous couplons avec un acide gras. Avec la particularité d’effectuer le greffage selon un procédé biologique », explique Caroline Rémond, professeur en biotechnologie de l’université de Reims et chef de file du projet ValBran.

Le son de blé actuellement utilisé pour les recherches du projet provient de Bazancourt (Grand Est) et de Wanze (Wallonie).

Caroline Rémond précise que la valorisation du son de blé en molécules tensioactives ne déséquilibre aucune filière (e.g. : industrie de la meunerie). De plus, tous les résidus du son utilisés (enrichis d’enzymes bénéfiques) repartent ensuite dans l’alimentation animale. Seules, des quantités minimes sont conservées.

A ce stade, plusieurs entreprises ont témoigné leur intérêt pour la commercialisation de ce nouveau type de molécules.

Plus d'infos : article : Du son de blé pour fabriquer des crèmes hydratantes - L'UNION, Reims, 24/04/2019

Le 7 novembre : diffusion des 1ers résultats !

Le jeudi 7 novembre 2019, à Gand, l’équipe du projet Interreg ValBran vous invite à assister à la présentation de ses premiers résultats et aux témoignages de 4 industriels actifs dans le secteur. Parmi les orateurs : Cargill, SEPPIC, Salveco, Nuscience. 

Vous y découvrirez également le projet de recherche AppliSurf (Catalisti) qui vise à évaluer le potentiel d'application des biotensioactifs à base de levure.

Et vous aurez la chance de visiter le Bio Base Europe Pilot Plant. Cette usine pilote a été conçue pour le développement, la mise à l’échelle et la fabrication sur mesure de procédés et produits d’origine biosourcée par voie biotechnologique.

 

[1] Le son de blé correspond aux enveloppes végétales qui entourent et protègent les grains de blé. Il est un coproduit abondant, issu du procédé de mouture du blé qui permet l’obtention de la farine.