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La place du biogaz dans le monde : le rapport est disponible !

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22.10.2019

Image: World Biogas Association (WBA).

L’Association mondiale du biogaz[1] a estimé le potentiel du biogaz dans le monde : 12.100 TWh/an sont disponibles. Des recommandations ont été émises, afin de réaliser ce potentiel pour 2030.

Les unités de production de biogaz recouvrent un très grand nombre de réalités différentes : digesteurs d’effluents d’élevage, unité pour les déchets ménagers, digesteur à l’échelle d’un ménage, unité qui fournit de l’énergie à plusieurs milliers de personnes, etc.

132.000 digesteurs dans le monde

Le monde compte 132.000 digesteurs (tels qu’on les connait en Wallonie[2]) de petites, moyennes et grandes tailles.

  • La Chine est le leader, avec environ 110.000 unités,
  • tandis que l’Europe en compte environ 18.000 (pour 10,5 GWél installés),
  • les USA 2.200 unités (977 MWél),
  • et le Canada 180 (496 MWél).

On compte en plus près de 50 millions de micro-digesteurs, à l’échelle d’un ménage, pour produire l’énergie nécessaire à la cuisine. Ces micro-digesteurs sont situés principalement en Chine (42 millions) et en Inde (5 millions), et environ 700.000 dans le reste de l’Asie, en Afrique et en Amérique du Sud. Ils sont situés dans des régions rurales, et utilisés à la place de bois ou de charbon.

Côté emploi, le secteur du biogaz fournit (directement ou indirectement) environ 344.000 emplois à l’échelle mondiale.

6 à 9 % de la consommation énergétique primaire mondiale

L’association a estimé qu’il serait possible de produire entre 10.100 et 14.000 TWh, via l’utilisation de déchets agro-alimentaires, d’effluents d’élevage, de résidus de cultures, de cultures dédiées, de boues et de décharges[3]. Cela représente environ 6 à 9 % de la consommation énergétique primaire mondiale.

Pourcentage de substitution de différentes sources d’énergie si le biogaz était consacré à 100 % à remplacer l’énergie considérée. [Source : Global Potential of Biogas, 2019, World Biogas Association]

AD : Anaerobic digestion.

Les effluents d’élevage et les résidus de cultures sont les principaux contributeurs, suivis par les cultures dédiées. Pour ces dernières, cela inclut les cultures énergétiques, mais également les couverts végétaux, les doubles cultures et les rotations.

Potentiel de production de biogaz en fonction des sources d’intrants. Source : Global Potential of Biogas, 2019, World Biogas Association

Les auteurs ont également estimé que le biogaz permettrait d’économiser entre 3.290 et 4.360 MtCO2 eq, soit entre 10 et 13 % des émissions GES[4] actuelles.

Quelles recommandations pour le développement de la filière ?

Afin d’atteindre le plein potentiel de production du biogaz, l’association WBA recommande de :

  • supprimer tout type de soutien aux sources fossiles,
  • viser le zéro émission pour 2050 dans tous les pays,
  • inscrire le biogaz tant dans les plans d’énergies renouvelables, que de diminutions des gaz à effet de serre (économie d’énergie et économie d’émission) et de stratégies de développement de modèles d’économie circulaire,
  • développer les connaissances, de mettre en place des législations adéquates, ainsi que des standards, des certifications pour une utilisation correcte et sécuritaire des digestats.

A noter que, chez nous, le biogaz est inscrit dans le Plan National Energie Climat, ainsi que dans la Déclaration de Politique Régionale wallonne[5].

De plus, la législation européenne vient de publier le règlement Fertilisants, qui va permettre la commercialisation du digestat au sein de l’Union européenne, et que notre législation wallonne demande un niveau élevé de qualité de digestat et de traçabilité de celui-ci.

Source : Global Potential of Biogas – WBA, Juillet 2019


[2] C’est-à-dire, différent des digesteurs dits « domestiques ».

[3] D’autres sources d’intrants, tels que la biomasse algale, n’ont pas été repris car encore incertaines ou de potentiel très faible.

[4] Gaz à effet de serre.