
Le choix de la qualité des plaquettes de bois est essentiel pour garantir le bon fonctionnement des chaufferies biomasse. Selon la taille de l’installation et la puissance de la chaudière, il est crucial de sélectionner le bon type de plaquette. Mais alors, quelles sont les différentes catégories de plaquettes et comment choisir celle qui conviendra le mieux à vos besoins énergétiques ?
Qu’est-ce que la plaquette de bois ?
Le bois-énergie peut prendre bien des formes quand il s’agit de chauffer un bâtiment : pellets, briquettes, bûches de bois, ou encore plaquettes. Ces dernières, idéales pour des chaudières de grande puissance, ne conviennent pas aux installations domestiques individuelles, mais peuvent parfaitement alimenter plusieurs bâtiments à la fois via des réseaux de chaleur collectifs, comme un Réseau d’Énergie Thermique.
Les plaquettes de bois sont obtenues par broyage de bois en morceaux, dont la longueur varie selon la précision de la broyeuse utilisée. Après ce broyage, ces morceaux de bois « bruts » peuvent faire l’objet d’un ou plusieurs traitements, à savoir le séchage, le criblage¹ et le calibrage².
Quelle est l’origine de ce bois ?
Le bois utilisé dans la production de plaquettes provient essentiellement de l’entretien des forêts, des abattages le long des routes, ou d’arbres non conformes aux exigences de l’industrie du bois de sciage. En Belgique, les forêts belges munies d’un plan d’aménagement et dont le but est de fournir du bois de qualité pour l’industrie du bois (résineux) ont en effet besoin d’opérations sylvicoles.
Exemple : entretien des épicéas
Dans son jeune âge, un peuplement d’épicéas a par exemple besoin d’être « dépressé ». Il aura ensuite besoin d’être « éclairci » des années plus tard. Ces opérations consistent à supprimer sélectivement une partie des arbres afin de laisser les meilleurs sujets grandir et occuper l’espace.
Ces arbres (dominés par les plus grands individus et qui finiraient par mourir par manque de lumière) sont trop petits pour être sciés ou faire des poutres. Ils sont donc revalorisés soit en pâte à papier, en bois reconstitué (mdf, osb) ou en énergie. Il en va de même pour les houppiers des arbres, inutilisables par la filière principale.
Quelles sont les différentes qualités de plaquettes ?
À l’heure actuelle, les plaquettes de bois ne peuvent pas prétendre à un label de qualité comparable à ceux des pellets par exemple (EN+ ou DIN+). Elles doivent toutefois répondre à une norme européenne, comme tout combustible solide mis sur le marché. La norme ISO 17225-4 décrit plusieurs classes granulométriques pour les plaquettes de bois. Cette norme n’étant malheureusement pas le reflet du marché, elle n’est pas réellement utilisée pour caractériser la qualité des plaquettes.
On peut néanmoins les catégoriser en trois types : la plaquette humide industrielle, la plaquette séchée et la plaquette criblée séchée.
Le classement établi ci-dessous n’a d’autre intérêt que d’expliquer les tendances majeures du secteur.
1. Plaquette humide industrielle
La plaquette industrielle fraîche est le résultat du broyage de bois « verts ». Aucun traitement n’est réalisé après le broyage. Ce type de plaquette, au pouvoir calorifique plus faible, est destiné aux installations industrielles de production d’énergie, telles que des centrales de cogénération. La puissance et la conception spécifique de ces chaudières leur permet de brûler une grande variété de combustibles, humides ou non.
2. Plaquette séchée (ressuyée)
La plaquette sèche (ou ressuyée) est un broyat qui a fait l’objet d’un séchage. Traditionnellement, il se réalise à l’air libre, en tas sur une dalle de béton couverte. Après avoir retourné le tas plusieurs fois, le taux d’humidité des plaquettes est descendu entre 30 et 40 % d’humidité, et ce en quelques mois, en fonction des conditions climatiques. Cette plaquette convient à une large gamme de chaudières, allant de 300 kW à 1 MW.
Grâce au séchage, le pouvoir calorifique du bois augmente de 2,8 à 3,4 MWh/t. Cela entraine deux avantages : un transport plus efficace à la livraison (moins d'eau à transporter et donc meilleure efficacité énergétique) et une valorisation à un prix plus élevé.
3. Plaquette criblée séchée
Ce type de plaquettes demande une opération supplémentaire. Après le séchage (15-30 % HR), les plaquettes sont criblées afin d’en séparer la fraction fine de la fraction grossière. Le calibre intermédiaire est conservé à destination des chaudières de plus petite puissance.
Ce type de chaudière est généralement plus sensible à l’accumulation de fines, ce qui peut provoquer des bouchons ou des mâchefers. Les calibres trop grands ou des indésirables peuvent également bloquer des parties mobiles du mécanisme d’acheminement de la matière.
Comment choisir son fournisseur de plaquettes ?
Il existe à ce jour deux options pour contractualiser son approvisionnement en plaquettes de bois : à la tonne ou au kWh. L’option « au kWh » à l’avantage d’être indépendante de l’humidité du combustible. Vous ne payez alors que l’énergie réellement fournie. Il est cependant essentiel de connaître le tonnage du bois.
Il est avant tout essentiel de sélectionner des plaquettes adaptées à la puissance de la chaudière. Pour les petites chaudières à plaquettes, il est préférable d’opter pour des plaquettes séchées et criblées de bonnes qualités, sans fines ni grandes longueurs, afin d’assurer un fonctionnement optimal. Autre avantage, un meilleur pouvoir calorifique demandera une moins grande quantité de combustible, diminuant ainsi l’encombrement du stockage.
Catégorie Plaquettes | Granulométrie | Humidité | Contenu énergétique MWh/t | Puissance chaudière |
Industrielle fraîche | P100 – P200 | 40 à 55 % | 1,9 à 2,8 | >1 MW |
Séchée (ressuyée) | P60 -P120 | 30 à 40 % | 2,8 à 3,4 | 0,3 à 1 MW |
Criblée - séchée | P15 – P60 | 15 à 30 % | 3,4 à 4,2 | 80 kW à 300 kW |
Vers une labellisation des plaquettes de bois ?
En 2018, poussé par la volonté du secteur, Bioenergy Europe a mis en place « Good Chips », la première certification internationale des plaquettes de bois. Ce système de certification entend garantir la qualité du combustible via le respect de normes et un audit externe.

Cependant, cette certification n’a pas encore atteint une reconnaissance suffisante en Belgique, et la qualité des plaquettes sèches et criblées toute l’année n'est pas valorisée à sa juste valeur économique.
En l’absence de l’imposition de ce label dans les cahiers des charges, le bois non labellisé, souvent moins cher, continue de l’emporter, en dépit des nombreux atouts des plaquettes sèches et criblées (pouvoir calorifique amélioré, fonctionnement de la chaudière amélioré, rendement amélioré, transport plus efficient).
Toutefois, lorsque la qualité des plaquettes deviendra un facteur décisif, ce label prendra tout son sens, permettant ainsi de surmonter la priorité actuelle donnée au prix, en dépit du produit.
Pour plus d’informations concernant la qualité de la plaquette de bois, n’hésitez pas à contacter Valbiom ! Chaque projet est unique et le plus important, c’est de respecter l’adéquation entre les paramètres de la chaudières bois, et la qualité des plaquettes utilisées.
[1] Traitement d’un matériau qui consiste à le séparer en plusieurs fractions de tailles grossières.
[2] Traitement qui consiste à tamiser la matière pour cibler un calibre précis.