Aller au contenu principal

De la fast fashion à une filière biosourcée et circulaire : un message d’espoir

A la une
21.10.2025

Le 19 octobre 2025, l’émission Investigation de la RTBF, « Seconde main : sur la piste de nos vieux vêtements », a levé le voile sur la face cachée de la seconde main. Beaucoup de Belges déposent leurs habits usagés, pensant faire un geste écologique, mais la réalité est plus complexe : ces vêtements, souvent issus de la fast fashion, saturent les circuits de tri. Une partie finit brûlée, tandis qu’une autre est exportée à l’autre bout du monde, loin du modèle vertueux espéré.

Alors que les collectes de vêtements débordent et que la seconde main atteint ses limites, des initiatives locales montrent qu’une autre voie est possible : celle du textile durable, ancré dans une région.

Des fibres locales pour tisser l’avenir

Face à ce tsunami textile, il devient urgent de repenser la filière dans son ensemble. Valbiom œuvre à la relocalisation et à la transition vers des matières biosourcées et pérennes, comme le chanvre textile ou la laine. À travers des projets structurants tels que Hemp4Circularity — consacré à la création d’une chaîne de valeur complète du chanvre textile en Europe du Nord-Ouest — et le RAWAC, qui soutient l’émergence, le renforcement et l’animation de dynamiques territoriales, Valbiom met en pratique les principes d’une économie circulaire à l’échelle territoriale. Les collectes de laine organisées avec les éleveurs et les transformateurs locaux s’inscrivent dans cette même logique : redonner de la valeur à une ressource délaissée et stimuler la demande pour des matériaux locaux et traçables.

Cultivées, récoltées et transformées sur nos territoires, ces fibres permettent de recréer une économie circulaire et biosourcée où chaque maillon — agriculteurs, transformateurs, créateurs et consommateurs — joue un rôle essentiel. Car sans une demande consciente et engagée, aucune filière ne peut s’ancrer dans le temps.

D’autres initiatives concrètes permettent de donner une seconde vie aux textiles. IsoFabric, par exemple, récupère les vêtements et textiles usagés pour les transformer en isolant écologique pour le bâtiment. Cette toute jeune entreprise wallonne collabore avec des partenaires de collecte et de recyclage pour éviter que les textiles finissent en décharge ou à l’étranger, tout en créant des solutions durables et de l’emploi local. IsoFabric illustre comment un déchet textile peut devenir une ressource précieuse, tout en stimulant une économie circulaire performante.

Les consommateurs : indispensables pour une industrie textile différente

Des solutions existent, ici et maintenant, pour sortir du modèle produire-consommer-jeter. La crise textile mise en lumière par le reportage Investigation n’est pas une fatalité : elle peut devenir le point de départ d’une transformation positive, où chaque geste — du choix d’un vêtement à son recyclage — contribue à une filière locale, pérenne et responsable.

Pour que cette filière se développe réellement, la mobilisation des consommateurs finaux est essentielle. Sans acheteurs prêts à choisir des vêtements durables, locaux ou recyclés, il est impossible de créer une demande suffisamment forte pour mobiliser les industriels, les points de vente et l’ensemble des acteurs de la chaîne. Changer les comportements d’achat est donc un levier indispensable pour qu’une filière textile durable puisse se structurer et prospérer.

Malgré l’augmentation de l’offre, les produits biosourcés peinent encore à trouver preneur. Ce paradoxe fragilise des filières entières, même lorsqu’elles offrent des alternatives crédibles pour consommer mieux. Chez de nombreux acteurs de la bioéconomie en Wallonie, le constat est identique : l’offre existe, mais la demande ne suit pas. Valbiom mène un travail de fond pour structurer des filières locales et durables — de la culture à la fabrication. Mais si le produit final ne trouve pas preneur, c’est toute la filière qui vacille : des emplois disparaissent, un savoir-faire local risque de s’éteindre et des années d’efforts sont réduites à néant.

Comprendre pour mieux agir

Identifier les freins et imaginer des solutions est donc indispensable. Si vous êtes acteur de la filière, consommateur ou sociologue, et souhaitez approfondir le sujet, contactez-nous pour creuser la thématique.

Parmi les premiers freins principaux identifiés :

  • Manque d’information et de compréhension
  • Le prix
  • Résistance au changement.
  • Disponibilité et visibilité limitées
  • Étiquetage et perception sociale
  • ….

De nombreuses initiatives montrent qu’il est possible de créer des filières locales, durables et circulaires, mais que la mobilisation des consommateurs finaux reste la clé. Chacun de nos choix d’achat, du vêtement au matériau de construction, devient un levier pour soutenir la transition vers une économie plus responsable.