Transformer le chanvre brut en textiles doux et colorés demande un savoir-faire précis. Longtemps dépendants de produits chimiques agressifs, les procédés de finition évoluent aujourd’hui vers des méthodes plus respectueuses de l’environnement, comme les traitements enzymatiques, la teinture durable ou l’assouplissement mécanique. Cet article, rédigé dans le cadre du projet Hemp4Circularity, propose un état des lieux des pratiques actuelles pour rendre les tissus de chanvre prêts à l’emploi.
Des prétraitements indispensables avant la teinture
Après le rouissage au champ, les fibres de chanvre présentent une couleur proche de celle du lin. Avant la teinture, les fibres, fils ou étoffes subissent des prétraitements tels que la déminéralisation, le décruage ou le blanchiment. Si ces étapes reposaient autrefois sur des produits chimiques nocifs, des alternatives plus durables existent aujourd'hui. L’utilisation d’enzymes, par exemple, se développe dans l’industrie textile. Pour obtenir un chanvre d’un blanc éclatant, le tissu est généralement blanchi plusieurs fois au peroxyde d’hydrogène, avec l’ajout d’auxiliaires comme des agents mouillants, dispersants ou séquestrants.
En tant que matériau hydrophile, le chanvre peut être teint selon différentes techniques, similaires à celles utilisées pour le coton ou le lin. Une méthode courante est la teinture Cold Pad Batch (voir figure 1). Le tissu est imprégné de colorant au moyen d’un foulard, enroulé pendant plusieurs heures, puis rincé afin d’éliminer l’excédent. Le bain de teinture contient généralement des colorants réactifs, des alcalis (NaOH, Na₂CO₃), du silicate de sodium, de l’urée ainsi que divers auxiliaires (agents mouillants, égalisants).
Vers des tissus plus doux et durables
Les tissus de chanvre peuvent également être imprimés avec des colorants ou pigments. Après la teinture ou l'impression, une étape de fixation supplémentaire peut améliorer la solidité des couleurs.
Comme les fils et tissus de chanvre sont généralement moins doux que le coton ou le Tencel, ils font souvent l'objet d'un traitement assouplissant après teinture. Les adoucissants chimiques sont généralement à base d'enzymes, d'acides gras condensés, de polyéthylène ou de silicones. Un assouplissement mécanique est aussi possible, par exemple avec un tumbler à air (voir figure 2). Dans ce procédé, des courants d'air - avec ou sans vapeur - projettent le tissu contre une grille métallique à très grande vitesse (jusqu'à 2.800 m/min), ce qui confère une souplesse et un tombé permanents.
Lorsqu'ils subissent les mêmes traitements (blanchiment, teinture et finition), les tissus de lin présentent une profondeur de couleur plus marquée que ceux en chanvre (voir figure 3). Pour les différences de solidité des couleurs, voir le tableau 1.
| Solidité des couleurs | Chanvre - Résultats | Lin - Résultats |
| Résistance à la lumière ISO 105 B 02 | 5-6 | 6 |
| Résistance à la transpiration 105 E 04 | Alcaline: Changement: 4-5 Taches: 4-5 Acide: Changement: 4-5 Taches: 5 | Alcaline: Changement: 4-5 Taches: 4-5 Acide: Changement: 4-5 Taches: 5 |
| Résistance au lavage ISO 105 C 06 | Changement: 4-5 Taches: 5 | Changement: 3-4 Taches: 5 |
| Résistance à l'abrasion ISO 105 X 12 | Sec: 3-4 Humide: 1-2 | Sec: 4 Humide: 1-2 |
| Résistance au repassage (à sec) ISO 105 X 11 | 110 °C: 4 - 5 150 °C: 4 200 °C: 4 | 110 °C: 4 150 °C: 4 200 °C: 4 |
| Résistance à l'eau ISO 105 E 01 | Changement: 4 Taches: 4 - 5 | Changement: 5 Taches: 4 - 5 |
Si vous recherchez un spécialiste du textile pour le blanchiment, la teinture ou la finition de fils et tissus de chanvre, consultez l'annuaire en ligne des entreprises sur le blog Hemp4Circularity. Pour un accompagnement scientifique, n'hésitez pas à contacter le partenaire FTI LAb+ de Hogent !
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